Le goût des racines : l’hommage de La Roca Village au talent de Lleida

L’espace d’un instant, dans le salon de The Appartment, l’espace privé – élégant et cool-depuis La Roca Village, on n’entendait que le souffle des couverts sur la nappe. Puis, avant l’arrivée du premier passage, quelqu’un leva un verre, le moindre tintement retentit, et l’air se remplit de pierre, de beauté austère et de pureté. Ce fut le premier geste d’une soirée qui n’était pas seulement un dîner, mais une déclaration d’amour à une région : Lleida, son origine, son caractère et son style.

A table, deux cuisiniers se comprenaient sans se parler. D’un côté, Joël Castanyé, du restaurant La Boscana, avec un air de joie (voici le mot clé : plaisir. C’est le Saint Graal de la nouvelle Lleida, et sûrement de l’ancienne Lleida.

Et de l’autre, la souriante Martina Puigvert, du restaurant Les Cols, avec la délicatesse de quelqu’un qui comprend le paysage comme un plat parmi d’autres. Ensemble, ils préparaient un menu à quatre mains, même si en réalité il semblait y en avoir six : celles de la terre, qui se faufilaient dans chaque bouchée comme un invité invisible.

Un menu qui raconte une histoire

Le défilé des propositions culinaires a commencé comme commencent les meilleures choses : sans précipitation. Génoise aux herbes du jardin (Les Cols). Cèpes et pignons de pin (La Boscana). Olives de trois couleurs, feuilles, herbes, fleurs, à peindre avec le bourgeon.

Chaque création était une carte postale comestible. La mata au miel et à la ratafía avait le goût de longs après-midi d’été ; la pomme au céleri était un clin d’œil à l’avenir ; Curry de nectarine et de pêche, un voyage qui a osé quitter la région sans perdre son accent.

Il n’y a eu aucun feu d’artifice, aucune fumée, aucun effet. Juste de l’honnêteté. Toute la carte sentait la campagne et le raffinement, cette étrange combinaison que seuls les grands savent réaliser. Puigvert a apporté la poésie du jardin ; Castanyé, la sagesse de la chasse et de la forêt. Dans l’union des deux se trouve la définition la plus précise de ce que signifie cuisiner « à quatre mains » : un dialogue sans ego, où le garde-manger local parle et les cuisiniers écoutent.

Une table au milieu de l’art

Le dîner ne pouvait être compris sans le lieu. La Roca Village, plus qu’une destination shopping, s’est transformée ce soir-là en un écrin sensoriel. Entre ses rues illuminées, l’art, la mode et la gastronomie tissaient une symphonie à la fois de fête et de redécouverte.