CNT : Puisque les lieux sont si importants dans votre création, lorsqu’il s’agit de voyager, quel genre de destinations aimez-vous ?
NP : Je m’intéresse plus aux gens qu’aux lieux, j’aime aller dans les villes et J’ai l’habitude de partir avec un agenda très chargé, que je ne pourrai jamais remplir, et qui provient de sources très minoritaires. S’il me reste du temps, je vois le typique.
CNT : Et je pense que tu envoies toujours des cartes postales
NP : Oui, surtout maintenant que j’ai la boîte postale à Madrid (Nuria Pérez. Apdo 14023. 28080 Madrid). J’ai la chance de l’avoir emballé chaque semaine et c’est merveilleux. J’essaie de répondre, toujours manuscrit, toujours envoyant et je profite beaucoup du voyage car c’est un moment où on a l’attitude d’aller acheter une carte postale.
CNT : Ne pas envoyer de cartes postales est un autre exemple de la façon dont notre façon de voyager a changé. Comment voyez-vous ce changement ?
NP : Je pense que nous avons également adopté la posture du monde du voyage, Les gens choisissent quoi faire en fonction des photos Instagram qu’ils souhaitent publier. La superficialité que nous avons en tout a été introduite dans le monde du voyage. Et je ne veux pas entrer dans la partie sociopolitique du sujet.
CNT : Il est compliqué de trouver un équilibre entre continuer à voyager et respecter les villes, sans perdre le tissu social.
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NP : Nous avons perdu beaucoup de respect pour ceux qui sont à côté dans notre propre ville, comment allons-nous avoir du respect pour ceux qui vivent très loin et nous ne comprenons même pas comment ils parlent ? Ensuite, l’inconnu génère aussi le respect. Avant, vous voyagiez et vous ne saviez rien de ce qui vous attendait. Cela vous fera marcher sur des œufs, plus attentif, plus calme, absorbant. Maintenant, vous arrivez dans une ville et voyez les mêmes franchises et ça vous fait vous promener en perdant un peu de respect.