« Naoshima me manque déjà », dit-il. Sidonie (Isabelle Huppert) sur le bateau de retour de l’île artistique à Sidonie au Japon (sortie en salles le 13 septembre). L’éditeur qui l’accompagne dans ce voyage répond : « Nous reviendrons un jour. » Cette simple conversation, dans un film qui s’appuie presque autant sur les visuels que sur les dialogues, résume un peu ce que l’on ressent lorsqu’on visite le Japon pour la première (ou la deuxième ou la troisième) fois.
C’est ce qui est arrivé au réalisateur français Élise Girard. Pour elle, Sidonie au Japon Il est « autobiographique » car il a versé dans le personnage d’Isabelle Huppert toutes les sensations et émotions qu’elle a éprouvées lors de son premier voyage au pays.
Comme Sidonie, elle a voyagé pour promouvoir son premier film, Belleville Tokyo (qui, malgré le titre, n’avait rien à voir avec le Japon). Là, elle s’y rend seule et n’est accompagnée que par le distributeur japonais, faisant des interviews, des présentations, s’exposant à une autre façon de comprendre la vie, le temps. Sidonie n’est pas réalisatrice, elle est écrivain, mais elle s’y rend également invitée par un éditeur japonais qui va rééditer son ouvrage. Elle, qui vit un moment personnel compliqué et solitaire, doute du voyage jusqu’à la dernière minute, à l’aéroport, mais elle y va et là, dans un endroit « à la fois lointain et proche », « inconnu et familier », Elle se retrouve, fait la paix avec le passé, tombe amoureuse et affronte l’avenir avec lumière.
« Au Japon, je me sentais tellement loin de ma vie, je ne comprenais rien, et en même temps tout était si doux et beau autour de moi que cela me laissait le temps et la distance pour réfléchir », explique Girard via Zoom. « Je pense que nous avons tous réussi à mieux nous comprendre loin de chez nous. »