Il y a de fortes chances que vous n’ayez pas entendu parler d’Agnès Varda. Et pourtant, c’est aussi triste : après tout, nous parlons de l’une des premières femmes réalisatrices au monde, en plus de l’une des voix les plus influentes de nouvelle vaguece groupe d’artistes français qui, à la fin des années 50, ont fait du cinéma un art plus libre et plus expressif. C’est aussi l’une des premières représentantes du cinéma féministe, et connue pour la phrase « J’ai suggéré aux femmes d’étudier le cinéma. Je leur ai dit : ‘Sortez des cuisines, sortez de vos maisons, procurez-vous les outils nécessaires pour faire des films.’
Dans l’ensemble, Varda était une personne à la créativité illimitée, qui n’a jamais cessé de se développer malgré le peu de ressources et le minimum de reconnaissance dont elle disposait, auxquelles s’ajoutaient les obligations traditionnellement « féminines » auxquelles elle devait s’acquitter, comme élever ses deux enfants.
Aujourd’hui, toute cette explosion d’imagination, de talent et de travail se retrouve dans la nouvelle exposition CCCB autour de sa figure, intitulée** Photographier, filmer, recycler. **L’échantillon, très complet, est un adaptation élargie de Vive Varda!, conçu et produit par la Cinémathèque Française de Paris en collaboration avec Ciné-Tamaris et la contribution de Rosalie Varda et Mathieu Demy, enfants de l’artiste belge.
Cette exposition « reflète L’esprit ouvert et voyageur de Varda à travers des objets personnels, des affiches, des œuvres d’art ou encore les portraits et reportages photos qu’il a réalisés, certains d’entre eux inconnus ou inédits, comme la série photographique de son voyage en Catalogne en 1955 », explique l’organisation.
Ainsi, à son rôle de précurseur au sein du mouvement cinématographique français, s’ajoute un parcours dans lequel l’artiste pluridisciplinaire Il brise continuellement les normes et les clichés, luttant toujours pour se renouveler. Comme nous l’avons souligné, Elle était photographe, cinéaste (il a tourné plus d’une quarantaine de films, entre longs et courts métrages, entre fiction et documentaire, et a travaillé aussi bien dans le cinéma analogique que numérique) et aussi, à la fin de sa vie, créé des installations artistiques pour les muséesdont quatre se réunissent au CCCB.