Imaginez Yves Saint Laurent déambulant dans les ruelles étroites et labyrinthiques de la médina avec Pierre, mélangeant les bruits de la vie quotidienne avec l'arôme des épices, regardant les gens marcher en portant des vêtements aux couleurs vives, des textures et des tissus infinis. Après leur promenade, ils pouvaient déjeuner ou prendre un café au Grand Café de la Poste, parmi les ombres de l'architecture séculaire, puis traversez le quartier juif, visitez le musée des arts et de l'artisanat Dar Si Saïd et soyez témoin de l'ampleur de la nature dans le des palmeraies emblématiques, immergé dans les bruits d'oiseaux et d'insectes, entouré de plantes exotiques, comme votre précieux et occupé Jardin Majorelle, qui à cette époque ne disposait pas de l’attention et des investissements nécessaires pour briller. Cependant, l’essentiel est resté, avec ses couleurs bleu, rouge et ocre.
Il était inévitable que de ces coins secrets émerge une créativité capable de défier les normes occidentales et de le transformer spirituellement.
MAROC : INSPIRATION DES DESIGNERS
YSL a non seulement trouvé des moments de repos mais d'inspiration absolue, il y a créé ses illustrations puis les a présentées sur les podiums parisiens. En 1966, le créateur crée la collection «Marrakech», avec ses voyages comme point central. La ville l’a ouvert à la couleur : « La puissance et la qualité de la lumière au Maroc m’ont fait voir les couleurs d’une manière différente », a-t-il déclaré un jour.
La collection contenait des vêtements typiquement marocains qu'il a observés lors de son voyage : des éléments originaux tels que caftans, voiles, cols ronds, grandes manches et tuniques. De plus, différents vêtements pour hommes réinterprétés pour les femmes, mêlant constamment féminin et masculin, une genèse accidentelle du concept sans genre.
JARDIN MAJORELLE ET VILLA OASIS
Si l'on parle de lieux emblématiques de Marrakech, le Jardin Majorelle en fait sans doute partie. D'une superficie de 40 000 m2, la construction débuta en 1931 par l'artiste français Jacques Majorelle avec le principe d'être un joyau botanique : des plantes apportées de tous les continents, des fleurs, des vases, des bassins et des allées ont commencé à décorer son immensité. Peu de temps après, Jacques dut l'ouvrir au public pour financer les dépenses liées à son entretien. L'espace a été abandonné après la mort de l'artiste.