Choses qui t’arrivent à Madrid quand tu as 30 ans (X) : parlons du mois d’août

Allez-y, je pense qu’ils ont raison, je n’ai rien à dire. Ce que je recherche : Cet été, je suis resté à Madrid, avec la volonté inébranlable de prendre plaisir à ce qui se passe à la cour. Mais quelque chose me murmure de courir, d’aller à la mer, de boire treize mojitos, de prendre trente photos, d’aller au nord, au sud, à l’est, au festival, au championnat de surf. C’est Instagram : je le ferme. Je ne vais pas bouger d’ici, du bar en bas, du bar de la plage sans mer ni sable ni queues qui se trouve au coin du Paseo de la Esperanza.

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À la télévision, ils diffusent un film sur les festivals d’été et les protagonistes, qui ont fait des allées et venues, Juan Diego Botto et Emma Suarez, se rencontrent sur la piste de danse et se tiennent par la taille, par le cou, se regardent dans les yeux et Ils bougent avec la mélodie. « Combien de temps allons-nous continuer à danser ? », lui demande-t-elle. « Jusqu’à ce que la musique dure », répond-il, et ils s’embrassent lentement, au doux rythme de l’été. J’éteins la télé et je me couche, avec joie, avec peur, les deux mots qui se mélangent et construisent la vie de chacun.

En août, vous dormez moins, vous réfléchissez davantage. De l’amour, de l’été, tout a été dit. Et s’il n’est pas dit : Il faut juste comprendre que Cupidon lance plus de flèches dorées ces semaines-ci, des flèches qui font tomber amoureux, oui : nous sommes à la merci de ce hasard. Vous pouvez vous retrouver en train de marcher sans préparation sur un rivage et de vous vautrer dans l’écume d’une plage en imaginant la vie que vous auriez avec une personne que vous ne connaissez même pas. De même, il faut savoir que nous sommes également à la merci des flèches de plomb de Cupidon, qu’il lance avec la même incohérence. Ces secondes flèches de plomb, moins connues et tout aussi pointues ou plus tranchantes, provoquent un chagrin immédiat. Et ils peuvent vous surprendre en train de dîner avec elle, avec lui, le jour de votre anniversaire, pendant les vacances programmées depuis longtemps. Alors couvrez-vous des flèches, de toutes. Mais ne les craignez pas non plus. La plaie finit par se refermer, ou on vit avec, sous la poitrine. N’ai pas peur. Comment Léonidas, le Spartiate, n’a-t-il pas eu peur, qui répondait avec tant d’assurance lorsqu’un de ses soldats lui criait que l’ennemi était trop proche : « nous aussi », dit le défenseur des Thermopyles, le roi de la gymnastique. Le mois d’août est là, maintenant, il nous a entourés. Et bien, je n’en demande pas tant, des flèches, des poignards, la capacité de résister, de résister à l’or, au plomb.