Gotzon Mantuliz et sa grande aventure parmi les orques

La ville se lève avec une épaisse couverture blanche et le ciel devient rouge aux premières lueurs du jour. Alors que je me dirige vers la voiture, traînant avec difficulté le matériel de plongée dans la neige, les citadins commencent leur journée. Deux enfants rient pendant qu’ils se rendent à l’école en traîneau, un vieil homme traverse la route gelée aidé par son déambulateur, ses motos, ses chiens, son scooter électrique… Une journée de plus dans le Nord.

Gotzon Mantuliz

Déjà au port je me prépare à éviter les risques d’hypothermie dans l’eau. J’enfile plusieurs couches thermiques et m’équipe de ma combinaison étanche avant de partir naviguer en zodiac. Le cadre ne pourrait pas être plus impressionnant. Au bout d’un moment, nous avons commencé à voir des souffles à l’horizon et à sentir des nageoires apparaître entre les vagues.

Les journées s’écoulent avec des rencontres incroyables, aussi bien en extérieur que dans l’eau. D’immenses groupes d’orques, des veaux qui accompagnent leurs mères, des baleines à bosse qui se joignent au festin, des rorquals communs, le deuxième plus grand animal de la planète… Notre capitaine, un vieux loup de mer, nous indique quand nous pouvons sauter. Ce sont des animaux sauvages, les occasions d’en profiter sous l’eau sont donc rares.

Orques en Norvège

Nous recherchons des moments précis, étudions la situation… jusqu’au troisième jour où le miracle se produit. A l’horizon on aperçoit une volière, une colonne d’oiseaux marins survolant la surface. Nous nous approchons le plus vite possible et, à distance de sécurité, Je saute dans l’eau et commence à nager vers elle. Une atmosphère sombre m’entoure, une grande partie de la lumière se perd en surface. L’eau est claire et opaque à la fois, elle est d’un bleu foncé presque noir.

Aurore boréale

Le spectacle des orques en mer de Norvège

Au milieu du silence les battements de mon cœur résonnent avec force : Je commence à distinguer les sifflements et les clics des orques. Je ne vois toujours rien. Ce qui ressemble à des ombres gagne en clarté. Les voilà ! Des dizaines d’entre eux bougeaient à l’unisson. Une nuée de poissons se dirige vers moi : ce sont des milliers de harengs qui fuient terrorisés sans savoir où se protéger.