« Notre rêve est que Les gens qui aiment le design achètent aussi ce type de tableau« , soulignent les créateurs de Magalhães & Santos, qui savent aussi que ces toiles ne sont pas à la portée de tous. C’est pourquoi dans son maison montrer avec la même importance des caprices déco plus abordablescomme le magnifique Verrerie Whitefriarsdes années 60, qui semble organisée dans une spectaculaire librairie de style George III, du XIXe siècle.
Le joyau de la couronne
Il y a une pièce en particulier dont ces deux marchands sont particulièrement fiers et pour laquelle il vaut la peine de la visiter prochainement, avant qu’elle ne soit vendue. Car ce n’est pas tous les jours que l’on peut observer de près, et sans verre, une pièce véritablement inédite. Plus précisément, une partie du dessert ou pièce maîtresse que le roi Charles IV Il présentait ses illustres invités à la fin de ses banquets royaux.
En signe de pouvoir, à la Renaissance et au baroque, ce type de sculptures complexes d’excellente qualité technique et artistique est devenu populaire, servant comme décoration à la fin d’une soirée gastronomique, comme dessert.
Ce qui attend chez Magalhães & Santos est une sculpture belle et délicate en marbre, lapis-lazuli, porphyre, jaspe, bronze et émail ce qui correspond à Porche du Temple de Minerve et fait partie d’un immense dessert qui a été créé par le prestigieux Luigi Valadier (Rome, 1726-1785) par ordre du pape Pie VI, bien qu’elle fut acquise par Jacques-Laure Le Tonnelier, ambassadeur de l’ordre de Malte et qui, à sa mort, acquit le comte d’Aranda au nom du prince de Asturies, futur roi d’Espagne.
Les chroniques de l’époque décrivent ce complexe comme quelque chose d’immense, composé de : « Cinq panneaux de marbre soutenus par seize lions, un temple de Flore, un temple de Minerve, un temple de Mercure, deux arcs de triomphe, deux monuments, quatre obélisques, quatre trophées, quatre colonnes triomphales, deux colonnes rostrales, huit figures égyptiennes, huit seaux à rafraîchir, deux autres cuves, deux monuments avec dix colonnes d’albâtre, six colonnes triomphales, deux coupes, deux figures d’Isis, deux bustes, quatre bateaux, douze sphinx, vingt-six salières, douze cairns, trois ornements, deux petits des maisons, un vieux cirque, deux monuments, deux estrades et soixante-quinze couverts.
Faisant déjà partie de la collection d’un roi, À l’arrivée à Aranjuez, ce complexe a été restauré par des artisans royaux et est devenu une décoration fréquente des jours royaux. On sait en effet qu’il fut déplacé à de nombreuses reprises par la cour royale.
Imaginez la beauté de la composition entière. Cependant, ce portique est l’une des rares pièces qui n’a pas été perdue au fil du temps. D’autres sont précieusement conservés dans les collections du Palais Royal et du Musée Archéologique. Le reste a été vendu aux enchères et d’autres ont été hérités ou perdus.
Ce rapport a été publié dans le numéro 160 du magazine Condé Nast Traveler Spain. Abonnez-vous à l’édition imprimée (18,00 €, abonnement annuel, en appelant le 902 53 55 57 ou depuis notre site Internet). Le numéro d’avril de Condé Nast Traveler est disponible en version numérique pour en profiter sur votre appareil préféré.