Je ne sais pas combien de fois je l’ai dit sur ce forum : nous devons mieux voyager. C’est ma tâche de redoubler, car le magazine de cet automne ne porte pas sur les voyages, rien d’autre, mais sur les voyageurs. D’explorateurs, de curieux, de globe-trotters, de rêveurs et surtout, de gens qui regardent où ils mettent les pieds, qui ne trottent pas autour du monde comme le cheval d’Attila. Tu ferais mieux.
J’écris ces lignes dans les îles Lofoten, où l’été est clair, frais et à l’opposé de l’animation. Regardez, un renne ! Mais je n’ai pas l’intention de faire une conférence depuis une falaise arctique, car en réalité je suis seulement venu m’asseoir pour attraper un hareng ou, mieux encore, voir comment ils l’attrapent et le cuisent au feu dans cette cabane qui nous offre abri. Alors que, Je lis avec inquiétude les excès des excès, la frénésie des faible coût à tout prix, les hordes s’effondrent à Santorin quand voyons, La Grèce compte 6 000 îles, dont 227 habitées, donc il n’est pas nécessaire de tourbillonner. C’est la fièvre d’aller où tout le monde va, la mode de sourire à une porte bleue et de télécharger la vidéo sur TikTok, l’aberration du cadenas accroché à n’importe quelle clôture comme si la rouille corrosive allait vous donner l’éternité.
Je ne suis pas encore un vénérable grincheux, mais je me sens responsable, comme mes collègues de Condé Nast Traveler, d’essayer de bien faire les choses. Mieux. C’est pourquoi nous traçons ici des chemins peu explorés, C’est pourquoi nous encourageons la désaisonnalisation : y a-t-il quelque chose de plus beau, Madame Sand, qu’un hiver à Majorque ? C’est pourquoi nous optons pour des hôtels qui génèrent plus et mieux de travail, qui établissent des liens avec la culture locale, qui minimisent l’impact. C’est pourquoi on ne mesure pas le luxe en étoiles, ni en hectares de tapis moelleux. Non, nous le mesurons en engagement, en conscience et, avec une conviction éclatante, en culture. Parce qu’il n’y a pas de bon voyage (ou de luxe) sans culture, celle qui imprègne chacune de ces pages et, honnêtement, nous ne pourrions être plus fiers du résultat.
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L’automne arrive, on commence le cours et on le fait avec la meilleure faculté imaginable. Rencontres avec des génies de l’architecture Kengo Kuma et Manuel Aires Mateus –presque rien–, à des entretiens avec des maîtres dans leur domaine comme le chef d’orchestre Alondra de la Parra, les galeristes Magalhães et Santos, le créatif Hyeseon Jeong, l’artisan Juan Monzon, le conservateur d’art Claudia Segura, le concepteur Moisés Nieto, l’illustrateur Gonzalo Muino ou le photographe Irina Isasia, dont la boussole indique toujours où se trouve la beauté. Vous croiserez également ici avec Kafka, avec Frank Gehry, avec Manet, Renoir et Manet, avec Wong Kar-wai. J’espère qu’en lisant ces histoires, vous comprendrez, nous comprenons, que nous devons mieux voyager. Premier jour de cours et tu vois, il est temps de faire ses devoirs. Tout pour un automne plein de bons et bons voyages.