Imprégnez-vous de l’histoire
Que Fès soit un endroit dans le monde touché par la baguette magique de la particularité, on peut le percevoir simplement en contemplant ce type de scènes quotidiennes. Sa médina, la plus ancienne du monde, Il en est plein. C’est pourquoi le parcourir est si stimulant.
Il faut se livrer sans ménagement à ces ruelles des routes étroites et sinueuses pour lesquelles il n’existe pas de cartes, ni physiques ni numériques, suffisamment fiables pour être guidées : bien mieux – et cela est bien souligné – embaucher un guide officiel parcourir l’espace qui était autrefois entouré de 20 kilomètres de murailles dans les entrailles desquelles touristes locaux, ânes, charrettes, chats et vendeurs se mélangent, sans rime ni raison, séduisant celui qui les contemple. Est le chaos qui envahit tout. Celui qui nous donne des sons, des odeurs et des couleurs qui tentent nos sens sous tous les angles.
Croix la porte bleue ou Bab Bou Jeloudprécédé du très large carré du même nom, c’est la manière que nous choisissons d’entrer dans cet univers parallèle. Un monde à part à conquérir sans lésiner sur le temps ni se fixer d’objectifs : Fès el-Bali, comme on appelle la médina de Fès, est un monde à découvrir.
Voilà le boucher qui surveille les chats, qui ne quitte pas des yeux les pièces exposées, pas de réfrigérateur ni de glace -pour quoi- à un comptoir au milieu de la rue. Au sol, posés en ordre ou en bottes, des légumes aux couleurs intenses attendent de finir dans le pot d’une des habitations de la ville. La vie s’arrête et s’écarte pour laisser place à la ligne de les ânes avancent chargés de marchandises le long de ces itinéraires piétonniers où il n’y a pas de place pour les voitures. Derrière une porte en bois entrouverte, on découvre le four communautaire dans lequel est cuit le pain des voisins.
Nous avons immédiatement commencé à marquer chèques sur la liste, car tous ceux qui visitent la médina de Fès savent que, tôt ou tard, ils devront contempler l’une des scènes les plus impressionnantes de la ville : ses tanneries, En activité dès le petit matin, ils témoignent d’un autre métier resté inchangé au fil des siècles. Dans ceux de Chouara, originaire du XIe siècle et dans lequel travaillent plus de 250 famillesdes dizaines de jarres concentrent la chaux vive et les excréments de pigeons dans lesquels sont tannées les peaux – d’agneau, de vache, de chèvre ou de dromadaire – dont la puanteur est Il est mieux toléré avec un brin de menthe dans le nez. Dans d’autres jarres, ce sont les teintures naturelles qui font leur œuvre, tandis que, sur les grilles autour des bassins, les peaux sont séchées au soleil.