L’autel des morts de la Casa de México devient un cabaret du XXe siècle

Le succès se répète : l’autel des morts de la Casa de México à Madrid est aussi attendu que n’importe quelle fête populaire (ou plus) et, même s’il semble impossible de le surpasser, ils l’ont encore fait dans ce qui en est désormais à sa huitième édition. Cette année, l’architecte et designer mexicain Guillermo González a renversé l’autel – presque littéralement – ​​et transformé l’espace en Cabaret. La mémoire.

Jusqu’au 9 novembre, tous les visiteurs pourront se joindre à la fête créée par le créateur, hommage au cabaret de l’âge d’or mexicain. Cette tradition festive est arrivée au Mexique dans les premières décennies du XXe siècle avec des influences du cabaret européen et, même si au début le glamour n’était pas son élément caractéristique, le velours, les diamants et les boas en plumes sont rapidement arrivés.

Autel des morts à la Casa de México

Avec cette intervention, la Fondation rompt avec l’autel commun des autres années. On oublie l’eau, les bougies, les photographies, la nourriture… et on les remplace par des catrinas aux costumes éblouissants préparés pour le spectacle. Si la tradition mexicaine ne conçoit pas la mort comme une fin, mais comme un voyage, cette scène de rideaux de néons et de miroirs s’inspire de la joie de danser pour honorer nos proches.

Guillermo évoque les grandes femmes de l’époque, celles qui ont brisé les canons et vécu une vie débridée et sans peur – dans le meilleur du sens du terme – et il le fait avec l’espoir qu’elles continueront à le faire dans l’au-delà. Dans ces escaliers, on se souvient des noms de grands artistes comme Tongolele, actrice et vedette américano-mexicaine, et María Félix, ou La Doña, la célèbre actrice mexicaine à qui un clin d’œil spécial est fait dans l’une des catrinas avec son célèbre collier de crocodile.

Entre bas résille, paillettes et corsets, il y a de la place pour d’autres éléments phares cette année : les sphères en verre trempé (62 au total tout au long du parcours), dont la couleur symbolise le paradis (bleu), l’enfer (orange) ou le présent (les grises qui apparaissent plus tard), et la lampe aux squelettes rouges, noirs et blancs qui représentent le ciel, la terre et l’enfer. Mais dans l’autel des morts de la Casa de México, il y a toujours bien plus.

Autel des morts à la Casa de México
Autel de la Maison Morte du Mexique

Le chemin vers la mort… ou vers la vie

Le premier signe du Jour des Morts à Madrid est la façade décorée de la Fondation Casa de México. De loin, on peut déjà sentir quelques touches thématiques de l’autel de chaque année et à cette occasion, les énormes fleurs violettes, jaunes et oranges qui courent le long du mur occupent le devant de la scène dans la rue Alberto Aguilera.

Au-delà du maître-autel, tout au long du parcours, les visiteurs pourront admirer une multitude de figures et de sculptures réalisées avec des techniques traditionnelles mexicaines qui représentent des scènes de vie et de mort. Catrinas et diablotins en carton, les sphères en verre trempé évoquées plus haut ou encore le fameux tzompantli : un mur en bois utilisé par les cultures mésoaméricaines pour exposer les crânes des défunts. Dans le passé, ils étaient exposés dans un but religieux ou politique ; Désormais, ils apparaissent sur le parcours en hommage, formant une rangée de crânes noirs réalisés avec de la boue noire teinte par la fumée.

À la fin du parcours, comme d’habitude, nous arrivons à un autel traditionnel de plus petite taille. C’est ici que l’on retrouve les éléments typiques de l’autel des morts, comme l’eau pour symboliser la vie, des fleurs pour que les âmes puissent se diriger vers l’autel, du sel comme protection, du pain pour les morts, du feu pour éclairer le chemin ou des photographies du défunt, entre autres objets. La nouveauté cette année est qu’ils ont intégré un petit magasin dans le même espace pour pouvoir créer notre autel personnel à la maison.

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Cette fois, les murs où l’on laisse habituellement des messages à nos proches sont décorés d’images de cartes de loterie, un jeu populaire mexicain semblable au bingo. Les noms (le tonneau, le soldat, la harpe, la petite chanson, la lune, la botte…) aident à laisser notre note sur le symbole qui nous rappelle le plus de souvenirs de cette personne. Peu importe le nombre d’années qui passent, Casa de México continue de nous offrir l’une des plus belles traditions mexicaines pour les fêtes.

Autel de la Maison Morte du Mexique