Les temples les plus colorés du monde se trouvent en Inde

L’air transporte un mélange d’arômes de feu et de bois de santal et, alors que l’aube embrasse les tours, les couleurs se révèlent : flamant rose, bleu d’une mer lointaine que Shiva essayait de contenir dans un immense aquarium, le vert des palmiers, le jaune du soleilnature absorbée par les constructions dravidiennes érigées autour du roi, avatar du dieu et, donc, de toutes les lois naturelles.

Le Meenakshi Amman est le seul temple de toute l’Inde dédié à une déessedans ce cas, Parvati, divinité de la fortune. Un symbole qui attire plus de 15 000 pèlerins par jour venus de toute l’Inde à travers ses quatre gopuram, orienté selon les quatre points cardinaux. Le téléphone portable est laissé au casier et les couloirs bordent le mur de 6 mètres jusqu’à pénétrer dans un ensemble de 14 tours où apparaissent des milliers de figures colorées : il y a des vaches, des dieux, des paons, tout un imaginaire exubérant.

En entrant, vous risquez de perdre la perception du temps et de l’espace : il y a une dame qui nourrit des centaines de pigeons à la recherche d’un bon karma, un prêtre à moitié nu, la tête baissée et un éléphant avec de grosses poches sous les yeux abrité entre les colonnes de la salle des Piliers. Parfois, il semble méditer, essayant d’éviter toutes les mains qui cherchent un morceau d’éternité en le caressant.

Les prières venant de l’intérieur du temple entourent tout, et leur écho devient plus céleste lorsque l’on s’assoit à côté du temple. Étang de lotus doré et l’aube t’a déjà atteint. Et vous venez dans une galerie, mais vous n’êtes pas hindou et vous ne pouvez pas entrer : ici ça se passe il darshan ou « vision divine », la pratique consistant à regarder une idole et à recevoir sa bénédiction. Dans ce cas, il s’agit de Parvati et Sundareshvara (Shiva dans l’hindouisme), divinités qui possèdent leurs propres temples à l’intérieur.