lettre d’amour à l’Inde

Votre seul État communiste a mille yeux de cocotiers. Le Kerala est une maison coloniale avec un aquarium à l’entrée, un enfant avec un parasol et une feuille de bananier en guise de parapluie. Egalement un homme sur un vélo chargé de poissons à l’aube, des vêtements suspendus entre deux palmiers, des lucioles attendent que les gens dorment et arrosent, tellement d’eau. Kerala est synonyme de backwaters900 km de canaux sillonnés d’anciennes berges de riz qui servent d’hôtels, de cuisines et même d’hôpitaux flottants.

Je me sens plus léger, la nuit je ferme les yeux dans la jungle gonflée de bruits, et je vois les tropiques Des troncs de palmiers, des hérons et du vol, laissant les regrets parmi les branches. Un nénuphar s’ouvre, une bougie s’éteint, la lune ici se reflète dans les flaques d’eau, tout se renouvelle trop vite, la circulation, les histoires, les saveurs.

Idli, medu vada, la dose servi sur une feuille de bananier ça m’a fait oublier les croquettes. Qui suis-je? Maintenant je veux juste Calmar Olarthu de Fort Kochi, Biryani aux cerises de Mattan et les plateaux Repas Madurai.

À la ville la plus sainte du sud de l’Inde On arrive à travers les montagnes pour l’atteindre à l’aube et on se perd parmi les étals de guirlandes de fleurs, les kolams peints avec de la poussière de riz dans la rue et les tours bordées de mille figures colorées. A Madurai j’ai marché plusieurs nuits, je buvais de la chaya tous les matins avec des hommes qui regardent la vie passer et j’ai même médité dix jours sans parler à personne. Tout meurt et naît en même temps, tellement de stimulation qu’à l’intérieur on ressent le silence. Et c’est très bien.