Recommandations non sollicitées : au revoir, D’Angelo

Le 14 octobre, la musique a subi l’une des pertes les plus douloureuses et inattendues de ces derniers temps. Par conséquent, les recommandations non sollicitées d’octobre se réduisent exclusivement à une seule avec un prénom et un nom : Michael Eugene White Archer, plus connu sous le nom de D’Angelo. Mardi, sa famille a confirmé le pire : le chanteur est décédé à son domicile de New York d’un cancer du pancréas à l’âge de 51 ans et, à ce moment-là, le monde de la musique tel que nous le connaissions a craqué.

Les réseaux étaient en feu, d’innombrables artistes importants remplissaient leurs profils de messages émotionnels dont il était difficile de choisir les mots, certains des plus beaux étaient dédiés à Lauryn Hill et Tyler, le Créateur. Non moins émouvantes étaient celles d’un public fidèle et éduqué musicalement grâce à ses chansons. On le savait déjà, mais la semaine dernière, il a été démontré que D’Angelo avait eu un impact non seulement sur le plan musical, mais aussi sur le plan sentimental et même philosophique.

Un album : Cassonade (1995)

Lorsque D’Angelo a fait ses débuts en 1995 avec Cassonadel’industrie musicale n’était toujours pas préparée à ce qui allait arriver. À une époque où le R&B flirtait trop avec les rythmes commerciaux, D’Angelo sort dix chansons dans lesquelles se font entendre des notes de soul, de jazz, de funk, de hip hop et même de gospel. Ce qui peut ressembler à une simple fusion innovante a non seulement bouleversé le genre, mais a couronné l’artiste comme l’un des pionniers de la néo soul.

Avec ce nouveau style, les bases du R&B contemporain étaient posées, mais en plus de se caractériser par cette combinaison harmonieuse des genres, le plus remarquable était l’influence notable d’artistes aussi importants que Marvin Gaye – D’Angelo fut bientôt nommé son successeur – et Otis Redding. Ces qualités étaient palpables dans cette musique jazz qui ouvre l’album avec la chanson homonyme (Cassonade), dans la soul classique qui respire tout au long de ses 53 minutes, dans le halo des années 70 de chansons aussi populaires que Croisière‘ et dame et d’une voix unique qui a conquis la critique et le public et que beaucoup ont comparée à celle de Prince lui-même.

Couverture de l'album