Plus petits et plus simples, d’autres établissements disséminés sur le territoire gèrent poêles exquis d’origine différente. nous a séduit La Tasca, dans le village de Jesús Pobre, au cœur du parc naturel du Montgó. Un charmant restaurant en plein air avec vue sur le massif, dont la cuisine méditerranéenne présente une base italienne avec des clins d’œil thaïlandais. Suivant la recette de leur mère, les frères Álex, Daniele et Elena Mussa créent un délicieux menu qui, en plus de plats aussi originaux que courbine aux noix tigréesest spécialisé dans les raviolis maison avec différentes garnitures (canard, foie et cèpes, crevettes rouges…). Le succès est tel qu’ils produisent, toujours à la main, jusqu’à 15 000 unités par semaine.
Dansez au son de la mer
En ces temps où la région semble reprendre ses distances avec le monde, la nature est ouverte et généreuse. À l’intérieur, à travers cette succession de vallées escarpées qui précèdent la sierra (Vall d’Ebo, Vall de Laguar, Vall de Pop…), s’ouvre la route entre terrasses anciennes de pierre sèche. De chaque côté, les vignes débordantes Ils annoncent la proximité des vendanges. Aujourd’hui, on produit du bon vin dans ce pays. Comme Mara, aux Freses, qui a récupéré les variétés de muscat pré-phylloxéra faire des bouillons facile à boire, Comme disent les Anglais. ou comme celui de la cave Gutiérrez de la Vega, dans lequel des visites guidées avec une charge intellectuelle sont proposées qui relient le vin à la peintureavec la littérature et même avec l’opéra et la zarzuela.
De cette façon, nous atteignons des coins aussi beaux que le canyon de Mascaratune immense gorge avec des ponts qui regardent vers l’abîme. Ou comme le Coll de Rates, une colline à 628 mètres d’où l’on peut voir cette orographie capricieuse qui à la fois s’élève vers des sommets vertigineux et plonge dans des gouffres abyssaux. Ici, dans les hauteurs, on nous raconte que les nuits d’été, sont célébrés fêtes de pleine lune mémorable. Comment ne pas être avec ce panorama.
Mais vous souhaitez aussi vous rapprocher de la façade côtière pour contempler les plages désertes. Allez, par exemple, la route des quinze points de vue de Jáveaqui profitent des saillies des caps pour s’ériger en balcons sur la mer. Ou entreprendre la Promenade Écologique de Benissa avec sa demi-douzaine de criques, certaines aussi sauvages que La Llobella ou Cala dels Pinets. Un voyage dans lequel vous serez toujours présent le Rocher d’Ifach, symbole de la ville voisine de Calpe et peut-être de toute la Costa Blanca. Ce cyclope calcaire qui, selon l’écrivain d’Alicante Gabriel Miró, « sort des eaux comme si le jour illuminait pour la première fois ses beautés », domine l’horizon de cette partie de la côte.
D’autres lieux qui apparaissent le long du chemin doivent leur beauté à la main de l’homme. Dans le cas d Jardin Albardaà celui de Enrique Montoliuqui a réalisé le rêve de recouvrir sa ferme de végétation indigène : genévriers, pins, palmiers, orangers et citronniers abritent un délice d’une maison de la Renaissance qui rappelle des réminiscences de la Toscane. Que de bon goût dans la symétrie des jardins, dans les étangs et les cascades, dans les pergolas et les fontaines. Dans la piscine qui projette comme un miroir la façade recouverte de lierre. Dans l’effet arboricole qui fait fusionner la propriété avec le Montgó. « Nous sommes dans cette Marina Alta qui n’est pas connue mais qui est infiniment précieuse », résume Enrique, nous encourageant à assister à l’un des concerts mensuels qui se déroulent dans ce paradis.
Non moins impressionnant est le Mur Rouge de Ricardo Bofillque l’on voit en plein sous la tempête, avec cette étrange géométrie de labyrinthe qui fait référence à la fois aux kashbas arabes et au défi logique de l’escalier d’Escher. Bien sûr, nous devrons nous contenter admirez-le de l’extérieurparce que cette virguería constructiviste, ce chef-d’œuvre de l’architecture contemporaine, a eu le malheur de mourir de succès. Servir d’inspiration pour les décors de la série coréenne à succès Le jeu du calamar en a fait le bâtiment le plus instagrammé d’Espagne et cela s’est traduit par une invasion d’intrus qui a fini par saturer les voisins. Si vous souhaitez des photos, préparez votre portefeuille car la séance coûte environ 10 000 euros.
Le temps de l’art
Peut-être à cause de son caractère pittoresque, ou à cause de la lumière méditerranéenne qui a tant attiré les impressionnistes, ou, qui sait, à cause d’une étrange sensibilité qui saisit ceux qui vivent ici, La Marina Alta a toujours été une terre d’artistes. Aujourd’hui, il l’est encore, comme en témoigne l’effervescence des galeries que connaissent les communes. Certains avec un concept novateur comme Casa Recoleto, à Jáveaqui sous le nom de The Art of Living combine une salle d’exposition avec une boutique de design d’intérieur et un Bed & Breakfast pittoresque.
Sa fondatrice, Francesca Rodríguez, non seulement met en relation collectionneurs, acheteurs et créateurs de toutes disciplines (y compris la musique et la haute couture), mais dynamise également la vie culturelle avec des événements populaires dans la région. On trouve aussi de l’art à Dénia par Els Magazinos, le marché gastronomique où vous pourrez manger, socialiser et assister aux expositions d’El Taller Turia, un espace commandé par la Fondation Balearia. Et à Morairaoù le Géant du Sel préside, depuis deux ans, l’esplanade de Castell au bord de la Méditerranée. Cette sculpture monumentale, travail de Coderch et Malaviaest une ode à la résilience des êtres humains face à des tragédies collectives aussi imprévues que la pandémie.